lundi 30 novembre 2015

Michel Onfray et Astérix le Gaulois


Michel Onfray n'est pas sympathique. Il ne sourit jamais. Ce philosophe de profession est un oisif qui travaille du ciboulot. Il réfléchit la pensée des autres lesquels forcément se sentent interpellés.
Il y a deux mois, il a déclaré prémonitoire : « Nous devrions, nous la France, cesser de bombarder les populations musulmanes sur la totalité de la planète." À l'époque, personne n'avait relevé le propos hors de propos .

Mais voici qu'au milieu de tout ce bataclan d'idées ensanglantées, il vient de commettre l'erreur de rappeler inopportunément qu'il avait déjà donné son opinion et que le 13/11 n'était que retour de bâton. Dae'ch a twitté. Les réseaux ont disjoncté. Tempête dans un verre d'eau. Les barons des médias se sont unanimement indigné sous les encouragements de l'audimat.
Exit Onfray qui a juré de se taire. Il fredonne entre les dents la chanson de Béart «  le premier qui dit la vérité sera exécuté ! »
Dans la France en guerre, le débat sur l'islam n'est possible qu'entre gens du même camp. C'est évident. Intelligent comme il est, il aurait pu le comprendre.

En attendant l'occasion d'aller à l'étranger lire sous le manteau le prochain bouquin du philosophe de Caen, j'ai chipé la dernière bande dessinée d'Astérix chez Auchan. En cette période de parano, il est important de penser à se distraire sainement tout en consommant médiocrement.
Pour joindre l'utile à l'agréable, j'ai posé l'album ouvert à l'avant du caddy sur le siège bébé, ainsi je peux lire tranquillement tout en faisant mes courses.

Hélas, le diable subliminal se cache dans les détails. « Le papyrus de César » d'Astérix le Gaulois est une allégorie capillotractée de la situation internationale du moment.
Jugez plutôt :

Le papyrus ou papier Russe serait le 24 ème chapitre des  « Commentaires sur la guerre des Gaules » Mais Jules César, auteur présumé de l'oeuvre indigeste, ressemble sur le dessin au Calife Al Baghdadi de Syrakie qu'on aurait fraichement rasé et coiffé d'une couronne de lauriers. Le décryptage en miroir des autres planches de la BD éclaire l'évidence : Rome c'est Dae'ch, les Gaulois c'est nous. Je poursuis mes emplettes et ma lecture ( penser au dentifrice et au shampoing

Un jour, Promoplus, le démoniaque dircom lèche-savates à la cour de Rome (aka-Rakka), propose à César (alias-Calife) d'amender son autobiographie en supprimant de l'ouvrage en cours d'édition le fameux passage qui relate le triste épisode de sa défaite. S'agit-il du 2427 ème hadith transcrit par Mohamed El Boukhari à Samarcande en l'an 866 ? L'analogie est troublante (où sont les biscottes où est la Ricoré ?...)

Continuons. Un lanceur d'alerte cybermilitant ; Julian Assange grimé en numide «  laisse fuiter » (c'est drôle) l'unique document rescapé de l'autodafé. Ce papyrus d'une importance capitale échappe pourtant à Résowifix, une feignasse de Gaulois qui passe son temps à consulter l'horoscope d'Appolosix sur sa tablette au lieu de suivre les infos.

Dès la page six, (lessive éponge et serpillière) nous sommes plongés dans une allégorie allusive qui nous entraine, non pas dans la Normandie chère à Michel Onfray, - quoique l'architecture des maisons à colombages du village d'Astérix prête à confusion - mais dans la capitale armoricaine des mangeurs de sangliers où après moult péripéties, arrive un audacieux journaliste qui révèle le scandale.
Doublepolémix est un saisissant clone d'Edwy Plenel émoustaché.

Comme à l'accoutumé, nos héros Astérix et Obélix se jouent de tous les traquenards et grâce aux rincettes de potion magique ils mettent en déroute les cohortes de jihadistes (rayon boissons)

Mais bien plus que le déroulé du scénario c'est le casting qui retient l'attention. Ainsi, on s'interroge sur la fonction tribunitienne des pigeons voyageurs dont la mission de communication est perpétuellement mise en échec. Contre-mesures électroniques ? Brouilleurs de radars ? Cyber-guerre ? Information/contre-information ? Dans les non-dit de cet épisode, il y a beaucoup d'aveux (penser à appeler Baudrillard)

L'ambiguité flagrante apparaît bien davantage dans le rôle des autres bêtes : minimaliste pour le nano-chien Idéfix, essentiel pour l'aigle, l'écureuil et l'ours. Comment ne pas déceler dans ces créatures innocentes la représentation animalisée des machines de guerre : avion de chasse, drones, blindés ? (ne pas oublier le lait bio, la botte de poireaux et le paquet de tapioca)

Tandis que nos héros tenus à l'écart rigolent d'insouciance, les druides confèrent secrètement. Ce sommet où siègent les grands amis de la Gaule : Panoramix, Gasdechix, Archéoptérix, Parassismix, Panélectrix...est une sorte de conclave mystérieux, assemblée pastiche de la Cop 21.
Loin de tout esprit complotiste, tant de coïncidences confortent mon intime conviction.

Au détour de la page 38 (et du rayon bricolage), le Chef Abraracourcix, sur injonction comminatoire de son épouse Bonemine, déclenche « LA PROCÉDURE D'URGENCE ». C'est écrit noir sur blanc en toutes lettres majuscules, dans une énorme bulle ! Mektoub.
C'est la preuve incontestablement.
Par Toutatis, Uderzo/Ferri/Conrad sont fortiches, sans doute inspirés par Goscinny le très haut! (tiens, la crème de marron est en réclame)

Devant la menace imminente, le barde Assurrancetourix souffle dans un gigantesque instrument : le Beuglophon. Un long-deux-courts, c'est le signal de la mobilisation. (un paquet suspect oublié dans une allée a déclenché l'alarme. Il faut évacuer la zone alimentation)
C'est Roland sonnant l'olifant, c'est Roncevaux à Auchan. Les secours accourent.

Voici, enfin venu l'armistice (il y a de l'attente aux caisses) Dans le village d'Allégorix tous les Gaulois sont joyeusement rassemblés autour de la table de banquet. Entre deux bâfrées de sanglier Obélix prononce sentencieusement la morale de l'histoire : « ... il ne faut pas croire tout ce qu'on écrit ! » (fermons les parenthèses)

FIN.

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