vendredi 28 août 2015

La France des François de 1515 à 2015


Tous les écoliers connaissent par cœur le cri de souffrance du poète Johachim du Bellay : « France, mère des arts, des armes et des lois, tu m'as nourri longtemps du lait de ta mamelle ….».
À cette époque, François 1er guerroyait en Italie, « terre des arts ». Il en rapporta un butin fabuleux dont l'œuvre suprême sera exhibée à l'admiration de générations de badauds: la Joconde.

Le roi fit aussi venir Léonard de Vinci, captif consentant, qui acheva les deux dernières années de sa vie dans une dépendance du château royal d'Amboise.
L'artiste, merveilleux vieillard souffretteux de 65 ans, n'était pas seulement le plus talentueux des Florentins, il était aussi le plus grand ingénieur militaire de son temps. Lorsqu'il arriva en France en 1517 il trimballait dans les cartons de ses malles une partie de ses archives : des dessins sublimes mais aussi les plans de forteresses imprenables, les croquis d'engins de guerre diaboliques, préfigurations visionnaires de ce que deviendront plus tard les chars d'assaut, sous-marins, hélicoptères, mitrailleuses... et puis d'autres machines à saigner comme les chariots à faux ou les propulseurs de lances qui avaient fait leurs preuves durant les guerres d'Italie.
Il est probable que les services de renseignement du roi de France s'intéressaient davantage aux armes qu'aux arts. On peut légitimement se demander si le jeune roi français âgé de 23 ans, sous l'influence de quelques rusés conseillers, ne s'est pas joué du sénile génie pour lui dérober les plans de ses engins meurtriers ?
À cette question perfide, le sourire de Mona Lisa répond partiellement.

Et c'est ainsi que l'art de la guerre devint français.
De nos jours, les tycoons de l'armement collectionnent les tableaux et les journaux; l'éternel et l'éphémère, ils préparent la guerre, ils fabriquent l'actualité...ils remplissent (parfois) les musées.
Le mélange des genres est de tradition.

La 13ème Université d'été de la Défense se tiendra les 14 et 15 septembre prochain à Strasbourg. Elle réunira en conclave les industriels de l'armement et les représentants de la communauté de défense.
Le Géréral d'Armée de Villiers Chef d'État Major des Armée salut « une formidable occasion d’échanges entre parlementaires, universitaires, industriels et militaires ». 

Le PDG de Thales se félicite que l'événement (dont son groupe 10ème rang mondial est le principal partenaire), soit cette année consacré au renseignement car « nos technologies d'imagerie et d'interception électromagnétique d'origine spatiale, aérienne, navale et terrestre, ainsi que nos solutions de cyberdéfense en relation étroite (avec le renseignement) participent chaque jour au renforcement de cette capacité » http://www.universite-defense.org

Par delà les discours de circonstance, ces deux journées de Strasbourg seront à marquer d'une double pierre blanche.

Elles célèbreront l'incroyable réussite de la gauche dans le domaine de la défense où personne ne l'attendait. On se souvient qu'en juin 1981, Mitterrand Président ordonnait le désarmement des engins avant d'aller visiter le salon du Bourget




Aujourd'hui l'armée française est au sommet de ses performances et de sa popularité. Elle n'a jamais fait autant avec si peu résume un officier. Pourtant, elle embauche à tour de bras, non seulement pour relever ses troupes en opération dans une bonne douzaine de pays, mais aussi pour former à l'usage du « made in France » une trentaine d'armées étrangères.
Le complexe militaro-industriel tourne à plein régime. 4 000 entreprises, 165 000 emplois, 15 milliards de chiffre d'affaires, soit 3,5% de la production mondiale. Comparaison n'est pas raison mais la filière de l'armement pèse en France exactement le même poid économique et social que celle des vins et spiritueux. Mais pour la première fois de l'histoire sa balance commerciale est exédentaire, la France vend plus d'armes qu'elle n'en achète. « Jamais les produits français, pas seulement les Rafale, n'ont fait l'objet de tant de sollicitations » fanfaronne le Président Hollande qui est le premier responsable de cet exploit.

Ira-t-il à Strabourg recevoir l'ovation de la profession ?
Il serait bien inspiré car les 14 et 15 septembre coincident très exactement avec le cinq centième anniversaire de la célèbre victoire de François Ier.
Tous les écoliers connaissent par cœur la date de la bataille de Marignan !

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